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lundi 18 novembre 2019

J’ai jeté un homme à la rue


Souvent la période de Noël rime avec bienfaisance, partage et générosité.
Cette année, c’est un peu différent pour moi, j’ai jeté un homme à la rue.
J'aimerais vous dire que tout ceci est une farce mais non.
Je l’ai fait pour protéger mon grand-père et ma famille donc je suis totalement sereine concernant les motivations de ce geste.
Cependant, pour quelqu’un comme moi, qui souhaite cultiver le beau, c’est difficile de constater que malgré de multiples et éreintantes tentatives, on ne peut pas sauver quelqu’un qui n’a pas choisi de se sauver lui-même.
L’engrenage terrible de l’alcool qui conduit à voler, mentir, manipuler, mettre en danger sa vie et surtout celle d’autrui.
Depuis des mois, une personne avait toutes les conditions matérielles et financières pour avoir une autre chance de se reconstruire mais cela ne suffit pas.
L’illusion de croire que tu peux sauver un homme en détresse alors qu’il n’a même pas conscience qu’il a un problème, qu’il se néglige et qu’il n'a aucun scrupules à être un danger pour les autres.

J’ai agi par devoir, avec calme mais avec fermeté et détermination. Un peu comme une machine.

A ce moment, je n’ai ressenti aucune compassion et ce vide dans mon cœur est effrayant.
J’avais auparavant ressenti de l’épuisement, de l’injustice, du dégoût, de la colère, oui on peut devenir complètement insensible à force de cumuler toutes ces choses.
Et voilà, comment une personne qui prône la bienveillance devient un imposteur.
Où cette expérience m’apprend beaucoup, c’est que pour aller vers l’autre avec bienveillance et ouvrir son cœur, le respect, la confiance et la réciprocité sont importants.
Il m’a été impossible de nouer cette relation avec quelqu’un qui ne respecte pas certaines valeurs importantes à mes yeux.
Le mensonge, le vol, la manipulation affective, la violence, la mauvaise foi, le jugement des autres ont complètement bloqué ma compassion comme si un mécanisme en moi me demandait de me protéger et bloquait toutes mes émotions.

Mon seul regret c’est qu’à aucun moment le système sociale et judiciaire n’a pu nous protéger rapidement.

Les procédures de déclaration de situation préoccupantes auprès des assistantes sociales, les mains courantes et visites au commissariat enclenchent des délais de prise en charge démesurés face au risque encouru.
La sensation de ne pas être protégé.
Et voilà comment cette charge arrive sur nos épaules.


Un jour qui restera particulier dans mon existence.
Je remercie toutes les personnes qui m’ont apporté leur soutien, leur conseil et leur écoute.
Merci aux personnes qui m’ont accompagné ce jour précis et qui par leur seule présence m’ont donné la force et le courage nécessaire d’agir.
Merci d’avoir sauvé la vie de mon grand-père.
Merci d'apporter un peu de sérénité à notre famille.
Avec l’espoir que cette mauvaise expérience est désormais derrière nous et que cette personne puisse un jour apprendre à se respecter et à respecter les autres.

La famille ce n'est pas seulement les liens du sang,
C'est surtout celui qui te tient la main le jour où tu en as besoin.















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