Mais où va mon énergie en cette rentrée ?
On entend parler de plus en plus de charges mentales et j’avoue que ces derniers jours, je me dis quand même que c’est un sacré sport.Le confinement nous avait apporté une autre façon de vivre et j’ai vraiment du mal à reprendre le rythme quasi-militaire et le poids de ces choses du quotidien.
Je redécouvre la désagréable sensation de me sentir absente, déconnectée de moi-même parce que submergée par une somme de pensées pesantes et une multitude de difficultés qui m’étouffent.
Je n’arrive plus à poser mon attention, mon cerveau ne cesse d’être en action et de penser à autre chose.
L'organisation par l'anticipation et la souplesse pour s’adapter ne sont pas suffisantes.
Alors j’ai commencé à lister en 15 jours, ce qui occupe mon esprit, c’est :
Les problèmes du quotidien, le lave-vaisselle qui est tombé en panne, remplacé et maintenant le nouveau reçu qui a problème d’ouverture avec la porte (« ne quittez pas, nous allons prendre votre appel… »), l’ordinateur qui a décidé de ne plus fonctionner et puis finalement qui va mieux après quelques heures de mise à jour, le gps qui a décidé de ne plus s’allumer et qui n’est pas revenu du SAV, l’abonnement au journal de mon grand-père qui devait démarrer le 18 et qui est arrivé le 23 après plusieurs réclamations, les appels des aides à domicile car le livreur de repas a oublié le fromage et le dessert (***bordel, c’est pas compliqué de livrer le repas entier !), le mur de salle de bain qui a gonflé et qu’il faut réparer, l’ouverture de la porte de la voiture qui déconne, « t’as pas vu ma carte bleue ? » (ggrr, quoi, tu l’as perdue !!!)
Et puis la gestion du quotidien, le planning à respecter, (on est quel jour déjà ?!!!) flute le jeudi il faut rendre le livre de bibliothèque, préparer les affaires de sport, et chaque jour ai-je bien préparé le sac à gouter, les masques, les vêtements, les devoirs, le repas, les tâches ménagères, les courses.
Le suivi des invitations à l’anniversaire, qui m’a répondu ou pas? pour être 10 personnes maximum.
Et puis peut être bien enfoui au fond du cœur le tsunami concernant ma mamie qui bouleverse notre famille.
Comme à la maison c’était calme..., il y a le boulot aussi et l’ensemble de ses problématiques et échéances à respecter.
La vie ordinaire d’une femme en 2020, me direz-vous ? ;-)
Et puis cette petite voix en pleine tempête qui me demande « Maman, tu viens jouer ? »
C’est peut-être çà qui me peine et me révolte, de m’entendre dire « Après chérie. Maman est occupée » - Le fameux « après » qu’on ne fait jamais.
Pourtant le plus important, la vie est là.
Cette invitation au bonheur mérite-t-elle de passer après autre chose ?
Alors voilà, il y a de la colère, de la tristesse, de la fatigue, chères émotions, je vous écoute, non je ne serais pas prisonnière de cette situation, non je vais résister. Je vais faire confiance à mon enfant.
Je vais m’octroyer ce temps essentiel, pour moi, pour nous, et le crier bien haut :
« allez tous vous faire foutre ! je vais jouer, le reste attendra !»