Ce Noël,
nous allons offrir à notre fille la maison de poupée que j’avais lorsque
j’étais enfant.
C’est un
cadeau qui nous ressemble parce qu’il a du sens et c’est une belle manière de
recycler des jouets.
Ma maison de
poupée, nous avons passé des heures de jeu ensemble.
C’est un
grand privilège et une grande fierté que de pouvoir la transmettre à ma fille
aujourd’hui.
Je déballe
les cartons, je lave tous les éléments et je me souviens de la place de chacun
de ses objets.
Pourtant (je réfléchis un peu et je recompte pour être
certaine) c’était il y a 20 – 25 ans.
Depuis la
naissance de ma fille, je constate de plus en plus que des souvenirs de mon
enfance refont surface.
Des
souvenirs que j’avais oublié.
Tous les
jours, ma fille me demande de jouer ensemble, elle appelle la petite fille qui
est en moi et fait
ressurgir des moments du passé.
C’est comme
si j’avais enfoui des choses au plus profond de moi.
Parfois, on
a certainement besoin de passer à autre chose pour avancer.
Et puis,
sans prévenir, tout cela revient de manière confuse et désordonnée.
Peut-être
que dans la construction de notre rôle de parents, nous faisons appel à notre
expérience et nos souvenirs qui nous indiquent les choses que l’on a envie de
transmettre et les choses qui nous semblent insupportables.
D’un côté,
les traditions familiales qui nous sont chères et de l’autre, des blessures que
l’on ne veut pas infliger à notre tour.
Aujourd’hui,
je suis une maman, je construis ce rôle chaque jour et je porte un nouveau regard
sur la petite fille que j’étaisJe repense à
ces blessures, j’aimerais la réconforter.
J’aimerais
lui dire qu’elle a droit d’être triste, d’avoir peur, d’être fragile, d’être en
colère et qu’elle n’a pas être forte à tout prix et à refouler ses émotions.
En tous cas,
je ne rejette plus mes souvenirs, je les écoute et je cherche en quoi ils
influencent et permettent de construire l’adulte que je suis maintenant.
De toute
façon, mes peurs et mes tristesses d’enfants me font toujours réagir aujourd’hui
quand j’y suis confronté dans mon quotidien.
Alors cette
maison que je répare, c’est un peu ce passé que je répare et que j’accepte.
A la petite
fille toujours en moi, tu es une petite étincelle magique au fond de moi, tu
vois finalement tout ne va pas si mal, tu en fais du chemin et elle est belle
la vie.
Extraits choisis chansons
Polnareff - Grandis pas
"Garde l'âge
des nuages
Tendres et
légers
Ce visage,
paysage
Tellement
parfait
Fais
attendre cet homme
Cet homme
qui est en toi
Qui nous
sépareraMalgré toi, malgré nous
Malgré moi
Et quand tu
te tenais
À moi face à
l'inconnu
J'aimais
tellement te rassurer
Maintenant
c'est moi qui suis perdu
C'est de
grandir ensemble
Attrape ma
main
Allons
marcher dans tes dessins"
Joe Dassin - A toi
A toi, à la petite fille que tu étais
A celle que tu es encore souvent
A ton passé, à tes secrets
A la vie, à l’amour
A nos nuits, à nos jours
A l’éternel retour de la chance
A l’avenir et au présent surtout"Et si on se
ressemble